Le lion de l'Outaouais, Aimé Guertin, député conservateur du Québec au tournant des années 1930

Le rôle joué par Aimé Guertin dans la vie politique québécoise est réduit à peu de chose par les historiens. Le parcours politique du député de Hull sur la scène provinciale surtout, mais au niveau fédéral également, se doit d’être mis en évidence. Il en va ainsi de son entrée en politique, de son investiture comme candidat conservateur et de son élection-surprise en 1927. Suivent son entrée à l’Assemblée législativ et sa nomination comme whip du parti conservateur, de 1927 à 1933. Son rôle incontournable dans l’organisation de la convention conservatrice qui se tient à Québec les 9 et 10 juillet 1929 le place dans une position intenable, entre marteau et enclume, dirait-on ! Il sera l’objet d’attaques innombrables de la part de Duplessis. Après la défaite de Camillien Houde, Guertin est désormais un des seuls à défendre les réformes de la convention conservatrice de 1929. Mais Guertin est bien plus encore : il fait preuve d’acharnement, de pragmatisme et est doté d’un sens des affaires qui sont à l’origine de sa réussite financière. Il profite de son succès pour investir dans son milieu et influencer le développement de l’Outaouais. L’approche de l’auteur privilégie une source de première importance, l’incontournable correspondance d’Aimé Guertin. C’est ce qui lui permet de cerner les diverses facettes du personnage. Sa relation à Dieu et son vécu lui servent de balises existentielles et expliquent son acharnement au travail, son intégrité, sa loyauté et son combat pour l’équité et la justice. C’est ce qui amène Guertin à militer pour l’adoption de réformes économiques et sociales et à se faire le défenseur des Canadiens français dont la langue et les droits sont trop souvent bafoués par la majorité de langue anglaise.