Mon île au Canada : Anticosti et son histoire sous Henri Menier, 1895-1913

Un ambitieux projet motive l’achat, en 1895, de l’île d’Anticosti, joyau du golfe du Saint-Laurent, par le richissime industriel français Henri Menier. Propulsé au rang du plus grand propriétaire terrien de la planète, il désire aménager son immense domaine privé long de 200 km de manière à y « créer une des plus belles entreprises de colonisation qui aient jamais été faites au monde ». Le multimillionnaire travaille dès lors à concrétiser son rêve : peupler et développer son fief, quitte à y investir une part considérable de sa fortune. Henri s’entoure d’administrateurs et d’entrepreneurs énergiques qui œuvrent à réaliser ses souhaits visionnaires, reflets de sa démesure. La création progressive d’une prospère économie diversifiée présage un âge d’or. Un code de vie rigide encadre bientôt les îliens mais, en contrepartie, Menier, homme bienveillant, se montre soucieux d’assurer le bien-être des insulaires : Anticosti, déjà un véritable paradis de chasse et de pêche — où on expérimente l’acclimatation d’espèces animales sauvages — devient un pays de Cocagne aux réalisations titanesques.

Une aventure unique ici par son ampleur : quinze millions sont investis entre 1896 et 1907. Satisfait, Henri érige une fastueuse villa où il invite moult personnalités et politiciens, tous curieux et honorés d’y aller. Ingénieurs, géologues, botanistes et journalistes débarquent également dans l’île.

Anticosti, c’est aussi de désastreux et parfois d’effroyables naufrages qui entretiennent l’image d’une île redoutable pour les gens de mer. Aussi, quatre phares y font fulgurer leur lumière, habités par autant de gardiens qui y travaillent presque coupés du monde, dans des décors naturels hallucinants de beauté. Ce livre dévoile, jusque dans des détails demeurés inédits à ce jour, les péripéties d’une histoire fascinante portée par des personnages hors du commun.