Les récits de Philippe Tremblay, 1929-1983 : arpentage primitif, mesurer le Québec
- Essai de 138 pages
- Format : 6 x 9 pouces
- Environ 75 photographies noir et blanc
- Couverture couleur, reliure souple
- ISBN 978-2-89634-432-1
Dans cet ouvrage, Philippe Tremblay raconte sa vie aventureuse d’arpenteur primitif. Il décrit comment il a appris tous les rudiments de son métier, non pas à l’université, mais en pleine nature, sous le mentorat de Jean-Baptiste Gaudreau.
Dès sa première expédition, alors qu’il n’a pas encore 17 ans, il est initié à l’utilisation du théodolite, à la prise de notes, à la vérification des calculs; plus tard, il prendra même la tête d’une équipe. Au cours de ses mandats qui l’amènent à « mesurer le Québec », en particulier le nord de la province, les conditions de vie et de travail sont rudes. Ses coéquipiers et lui doivent affronter les caprices de la nature : le mauvais temps, les mouches, les ravins, les montagnes, les rapides, le froid mordant… mais si la ligne passe là, il faut passer là, métier oblige !
Il raconte qu’à ses débuts, l’été, tout le matériel nécessaire était transporté en canot et en portageant, tandis que l’hiver, on utilisait des traîneaux tirés par des chiens. L’hydravion était aussi requis pour emmener les équipes sur les lieux de travail souvent inhospitaliers. Les hommes devaient régulièrement monter, démonter et remonter le camp pour suivre le parcours de l’arpentage à faire, et ce, sur des distances pouvant dépasser 150 milles, et ils étaient contraints de dormir dans des tentes, même par les froids les plus intenses du Grand Nord québécois.
La vie de Philippe Tremblay en fut une de nomade, dure et risquée, une aventure d’un autre siècle, pourtant pas si lointain, qui nous est rendue accessible grâce à sa fille Sylvie.
- Tremblay, SylvieAutre(s) oeuvre(s) de l'auteur
L’auteure, Sylvie Tremblay, est la fille de Philippe Tremblay et Colombe Poitras. Elle détient une maîtrise en psychopédagogie de l’université Laval avec un essai en didactique des mathématiques intitulé Des activités géométriques pour une arithmétique plus significative.
« Quel petit livre admirable que celui de Sylvie Tremblay ! L’auteure, sans fard mais avec admiration, amour et respect, rend un hommage vibrant à son père Philippe dans ces mémoires où elle retrace sa vie dédiée à l’arpentage primitif du Québec. Dans ce document, l’arpentage primitif se réfère à une période couvrant surtout les décennies 1930 à 1960, où l’arrière-pays québécois, en Abitibi, au Saguenay, en Gaspésie ou sur la Côte-Nord, s’apparente souvent à une vaste zone continentale mystérieuse et inconnue du commun des mortels, sauf des trappeurs et Amérindiens dont c’est le territoire d’appartenance. Être arpenteur dans ces temps héroïques, c’est parcourir avec une équipe d’hommes les régions sauvages et nordiques du Québec avec le chant des loups, c’est explorer de vastes espaces en canotant sur des cours d’eau à travers rapides et portages malgré les imprévus et les intempéries, c’est enrichir la cartographie officielle du Québec en arpentant pour la première fois des terres publiques, en localisant des rivières et des lacs québécois aux contours trop souvent incertains, en vivant en toute saison sous la tente pendant de longs mois et en mangeant souvent, l’hiver, du « baloney » gelé coupé à la hache.
L’ouvrage est divisé en trois parties : « Les récits de Philippe Tremblay » en constituent le cœur et content l’histoire authentique d’une « expérience de vie humaine », dira sa fille ; suit « Le témoignage de Fernand Bélanger », un coéquipier de Philippe Tremblay, qui s’avère un riche condensé à valeur ethnographique sur les exigences professionnelles du terrain ; et en conclusion, « La vie de Colombe et les enfants » représente un témoignage précieux sur le trajet d’une femme dont la vie amoureuse et familiale se déroule au rythme trop long des absences répétées de son mari aux prises avec « le mal de la forêt », la « maladie de partir en expédition », et qui a « l’aventure dans le sang ».
Le livre est agrémenté d’une soixantaine d’illustrations, un fonds photographique révélateur des liens étroits que les équipes d’arpentage tissent entre elles ou avec les pilotes de brousse qui les transportent avec tout leur matériel en pleine forêt, dans des régions inhospitalières, très éloignées de tout secours direct et qui parfois périssent dans des conditions tragiques. »
Extrait du compte-rendu de René Bouchard paru dans Rabaska, Revue d’ethnologie de l’Amérique française (volume 21, 2023 pp. 280-283)
Rédigez votre propre commentaire
Seuls les utilisateurs inscrits peuvent écrire des commentaires.
Veuillez vous connecter ou vous enregistrer