L’amour est la chose au monde la mieux partagée. J’en vois la preuve chez mes voisins. En face de chez moi, une demeure abrite un couple dans la vingtaine, deux jeunes enfants et deux gros chiens. Dans le salon, les gamins tiennent moins de place que les gros toutous du papa et de la maman. Si cela n’est pas de l’amour, je me demande ce que c’est.
Ne nous arrêtons pas en chemin et allons ailleurs.
La petite annonce de Philippe disait : « Je recherche un artiste québécois pour collaborer à un roman graphique. J’aime le genre artiste. Pas nécessaire d’en être un. Lorsque l’on a de l’imagination, le sexe n’est pas nécessaire. » André répondit à son message : « J’ai 36 ans et je passe mes journées à dessiner les hommes que je voudrais rencontrer. » Philippe lui demanda s’il voulait rencontrer les hommes dans le but seul de baiser avec eux. « Oui et non », répondit André. « C’est toujours ainsi avec un jeune », pensa alors Philippe.
Philippe, c’est moi. Et, dans ce livre, je suis aussi Claude et ces autres hommes que je me flatte de n’être pas, ou plus. La réalité a des frontières que je m’efforce à contourner, tel un voyageur clandestin. Sur le pont du bateau, des couples se confient des histoires que je voudrais entendre. En fermant les yeux, je m’essaie à devenir bébé Aleks, qui dort dans les bras de Katrina; ma fenêtre donne sur la cour de mes voisins.
C’est en pensant à mes voisins, ceux qui ont des chiens et ceux sans, que j’ai composé ces histoires d’amour qui vont dans tous les sens (homo, hétéro ou entre les deux), d’un océan à l’autre, et qui sont de différentes couleurs. Les hommes et les femmes, je les travaille et les colore à mon gré dans le seul but d’exister.
C.-A. Lavoie
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