« Le 17 mai 1966, au Québec, quelque part en Haute-Côte-Nord…
— Maintenant que popa est mort, dit le fils, c’est moé qui prends sa place.
— I’ en est pas question, réplique sèchement la mère, furieuse.
La cérémonie des funérailles d’Émile Beaulieu est à peine achevée à l’église des Hautes-Berges […] que Mathurin dévoile le trouble de son âme. Longtemps retenu, l’embâcle affectif rompt ses attaches; c’est la débâcle du cœur. Élizabeth Latulipe, vêtue de noir de la tête aux pieds, est stupéfaite, déconcertée. Pour avoir côtoyé cet enfant au quotidien depuis sa naissance, avoir ressenti l’attachement prononcé à son égard, jamais au grand jamais elle n’aurait cru entendre un tel propos de son vivant, à plus forte raison le jour où son époux est mis en terre. Sur les dossiers délicats et sensibles de la famille elle a souvent voilé les yeux et fait la sourde oreille, mais cette fois une clarification s’impose. […]
Pendant la réception familiale faisant suite à l’enterrement de son époux, Élizabeth semble absente, égarée dans des pensées lointaines. Ses garçons ne remarquent rien, comme toujours, sauf Mathurin […] »
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